Les premières Lumières de mon instrument


A celui qui imagine que ce qu’il verra dans un oculaire sera aussi merveilleux que les magnifiques Photos présentes dans les livres, Magazines, ou web : malheureusement, nous ne sommes pas faits pour voir la nuit. Notre Œil n’est pas structuré pour, mais nous pouvons tout de même distinguer, apprécier le Ciel et ses joyaux avec un instrument, aussi modeste soit-il. Pour cela, un apprentissage est nécessaire, il vient tout naturellement, je vous rassure, et assez rapidement. La nuit, tous les chats sont gris. Il n’y a pas qu’eux.
Posé sur la terrasse, en campagne Lorraine, mes premières lumières ont été évidement celles réfléchies par notre Lune, et l’observation des cratères, Mers et autres phénomènes géologiques comme les failles, éjectas, monts…
La Lune est de bonne compagnie pour faire ses premiers pas, elle permet de se familiariser avec son matériel, et aide à affiner sa méthode de pointage si l’on se sert d’une carte détaillée pour chercher une zone à explorer. Beaucoup pensent que lorsque tu as vu la Lune une fois, elle n’a que peu d’intérêt ensuite. Je ne suis pas de cet avis. La redécouvrir et se balader là où les pionniers de l’Espace ont foulé le sol, arpenter une vallée et y redécouvrir des détails encore inédits, et même simplement partager avec un autre ce que l’on peut voir reste un bon moment astronomique. Elle reste une cible accessible à la Photographie, avec un appareil photo classique, et même maintenant avec nos téléphones.
Ensuite, on recherche des cibles plus petites, comme les Etoiles, jeunes ou vieilles caractérisées bien souvent par leur éclat et leur couleur, et les planètes.
La première étoile que j’ai pu observer, fut arbitrairement Arcturus, dans la constellation du BOUVIER. Celle belle Rouge-Orange lointaine me conduisit simplement vers mon guide du ciel, et j’appris que celle étoile mourrait, se transformerait en Géante rouge, puis en nébuleuse planétaire. J’appris aussi qu’elle faisait partie du Triangle du Printemps, avec Regulus et Spica. Je pointai donc vers cette dernière, puis Regulus, un système d’étoile triple. Une petite balade avec Mizar et son acolyte Alcor finiront ce petit tour céleste cette fois.
Je constatai à ce moment, que mon instrument avait des lacunes, les étoiles faisaient des virgules, et la mise au point n’était pas fine et ponctuelle. Un petit tour rapide sur les forums un peu plus tard m’éclaira sur le sujet, c’est simple et sans appel : Ma formule optique comprenant une lentille dans le porte-oculaire, le simple fait d’avoir un secondaire décalé génère une aberration.
On reprend les réglages de collimation, et j’en profite aussi pour démonter cette lentille, et noircir au marqueur les bords. Fabrication ensuite d’un œilleton de collimation, un accessoire tellement simple à faire que je me demande bien pourquoi je n’en ai pas entendu parler auparavant !
Tout semble Ok, on tentera à nouveau sur une planète un peu plus tard… beaucoup plus tard en fait…
Saturne fut la première planète prise pour cible, avec un membre du Forum que je fréquentais. Un petit rendez-vous sur les hauteurs Lorraines, au Mont Saint Pierre via le « Tchat d’Astrosurf », et nous voilà là-haut, moi en train de monter le 114/1000, et lui en train de préparer l’Ordinateur portable, et la webcam, en ce jour mémorable du 22 Novembre 2003.
On filme, avec et sans la Barlow, et cela semble prometteur malgré le vent qui souffle sur le tube et la monture.
Quelques jours après, un petit mail avec les bruts et un lien pour télécharger les vidéos : ben ce n’est pas chouette, et bien que le fond soit là, la forme est assez décevante. Néanmoins, c’est la première fois que je possède un film réalisé avec mon télescope. Je l’ai retraité, et conservé. Ma Saturne !
Première analyse, ma monture est trop frêle pour absorber les vibrations dues au vent. Bon à savoir pour le futur : il faudra que je laisse les pieds au plus bas, pour éviter la flexion, et emporter un siège pliant, pour observer assis.
Ensuite la collimation n’est toujours pas bonne, alors qu’à l’oculaire tout semble correct, c’est à n’y rien comprendre. Après avoir tourné cela dix fois, cent fois dans ma tête, une idée me vient, et après vérification avec l’œilleton je trouvai le coupable : le Porte oculaire, tout le long de la translation, n’était pas orthogonal. Evidemment, à une position donnée, pas de soucis, mais quand on change de position tous les réglages s’en retrouvent faussé. Je parviens à atténuer un peu le défaut en desserrant les vis de fixation et en y glissant des languettes de papier. Je dois me faire aussi une raison, ce tube ne conviendra pas à la photographie. Un 114 /1000 est en réalité un 114/500, avec une lentille de barlow X2 dans le porte oculaire. Une courte focale est très, très fastidieuse à régler. Mais avec ces nouveaux correctifs, il est plutôt pas mal sur les planètes, et les objets célestes assez gros et lumineux, la Nébuleuse d’Orion, et la Galaxie d’Andromède sont visibles.
Puis une publicité arrive un jour dans la boite aux lettres, avec une lunette ayant l’air de bonne facture sur une monture robuste, à un prix très intéressant.
Je me dis que même si le tube est moyen, la monture sera toujours plus lourde et rigide que ma petite Equatoriale. Surprise de ma Femme en rentrant du travail : cette lunette était à la maison.
De marque BRESSER, peu connue à l’époque, elle s’avère effectivement bien finie. Elle est d’ailleurs encore une compagne de soirée tant ses performances pour une lunette d’initiation m’ont plu.
Je décide donc de tester la bête : et c’est le choc. Orion est mieux résolue, Andromède également.
Je projette donc d’investir dans un filtre Astrosolar, et fabrique un filtre plein ouverture pour également observer le Soleil.
A l’heure actuelle, le tube 114/1000 est réglé pour observer les Planètes et la Lune, en ayant optimisé l’optique et la mécanique sur une plage restreinte de mise au point.
La Lunette de 70mm, plus polyvalente, sert à tout faire, dans les limites de ses capacités.
Une petite troisième de 50mm sur monture AZ, toujours équipée avec un filtre solaire permet de voir les taches solaires rapidement.

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