Choisir son premier instrument ?


C'est la grande question du débutant. et bien souvent, la fiche technique très prometteuse avec du grossissement de fou, un packaging  chatoyant et un tarif raz des pâquerettes font que le premier investissement devient un fardeau, menant au dégoût.
C’est un investissement qui, mine de rien, est assez stressant, avec un coût non négligeable.


Les coûts de productions actuels font aussi que l'offre est grande, avec un vaste choix d'instruments.

Les explications ci-après seront très schématiques et n’engagent que moi, tout dépend de votre qualité de ciel, et je ne saurais que trop vous conseiller de prendre contact avec une association locale, ou un astronome Amateur proche de chez vous pour voir par vous-même. 

Avant de se poser des questions sur ce que l'on veut acheter, il y a quelques points  plusieurs fois expliquées en Tutos, Forums et réseaux sociaux etc… que je vais compiler ici.

Premièrement, petit Glossaire

  • La focale, c’est la distance parcourue par lumière entre la surface collectrice et le foyer
  • Le foyer, c’est là ou tous les rayons lumineux convergent, (se« croisent ») en un point
  • Le diamètre… ben c’est le diamètre.
  • Le rapport Focale/diamètre : c’est l’ouverture du télescope
  • Le Champ : soit l’endroit où l’on pose le matériel, soit la « taille de la zone du ciel » que permet de voir le télescope.
  • L’oculaire, c’est la pièce optique où l’on regarde
  • On calcule le grossissement en prenant Focale Instrument / Focale Oculaire.
  • Le grossissement maximum théorique est généralement le diamètre x2
  • Ne pas perdre de vue que plus l’on grossit, plus la luminosité baisse.

Deuxièmement: Que voulez-vous observer ?

Elle est là , la question!
Les caractéristiques techniques  sont différentes selon les observations que l'on veut pratiquer.
L’ouverture définit grosso modo 3 catégories de tubes : Les polyvalents, les dédiés planétaires, et les dédiés ciel profond. Un télescope ouvert entre 9 et 11, est dit polyvalent. Il se débrouille théoriquement aussi bien en planétaire/ lunaire qu’en Ciel profond. En dessous, il est plutôt dédié au ciel profond et aux objets  ténus , au-dessus, au planétaire et objets lumineux.

Plus la valeur d'ouverture est basse, plus le champ est « vaste », le champ se réduit lorsque cette valeur augmente. Pensez à avoir un bon chercheur en accessoire, question de confort. 
Autre point, une ouverture basse est plus rigoureuse en maintenance

Le pouvoir collecteur, la résolution dépendent du diamètre, plus le diamètre collecteur et grand, plus la chouettitude est là.


En résumé, il vous faut trouver le bon compromis du Trio  Diamètre pour la luminosité / Focale pour le grossissement / Ouverture pour le champ. afin de coller au mieux à ce que vous voulez voir, tout en sachant qu’il y existe des accessoires à intercaler dans le chemin optique pouvant passer de l’un à l’autre, j’en parlerai juste après.

Pour ma part, j'ai adopté un  newton 150/750

Penchons nous rapidement sur la solution technique.

Je ne vais pas m’attarder beaucoup sur ce point. Bien souvent le prix fixe la solution optique une fois que l’on a trouvé « son chemin optique idéal »

Je vais simplement souligner l’importance d’une bonne monture. Sans exagérer, c’est ce qui fait 60% du boulot (pour le reste c’est 35% le tube, et 5% l’astronome): Vous pouvez avoir un instrument réglé optiquement aux petits oignons, si la monture est frêle et mal conçue, c’est un calvaire.
Il faut des pieds solides, gage de rigidité et une tête lourde avec des mouvements assez précis et réglables (du moins pouvoir retoucher les jeux). C’est valable pour les montures Alt-azimutales, de type Dobson et Équatoriales
Personnellement, je n’irais pas en dessous du format EQ3 à environ 240€, l’EQ5 vaut dans les 320€.
Elles sont évolutives, informatisables ou pouvant simplement être motorisées, et une mise en station sommaire et efficace en visuel n’est pas une masse à faire.
Les montures ont une charge admissible. Le choix de votre monture dépendra également du poids de votre équipement optique.
Un bon instrument, c'est 20% de réglages et 80% d'observations.
Le choix des oculaires est à soigner, ceux fournis d’origine ne sont pas formidables.Un oculaire  Wide Angle (WA) est un confort non négligeable, le prix plancher tourne aux alentours de 60€
Pas besoin d’une collection monumentale. Je n’ai que 3 bons oculaires dans ma besace. Un 26mm, un 15mm et un 6mm. Une lentille de Barlow me multiplie par 2 la focale si besoin.

Avec mon 150/750 sur EQ5 motorisée, j’ai un rapport F/D de 5, passant à 10 avec la Barlow x2
Avec un « grossissement » possible de 29x, 50x, 58x, 100x, 125x, et 250x.

Si vous prenez par exemple un instrument avec un rapport F/D de 15 , vous pouvez prendre au besoin un réducteur de focale de 0,63 qui vous amènera à une focale résultante de 15x0,63 = 9,45.
La Barlow et le réducteur de focale se placent à loisir dans le chemin optique avant l’oculaire

Je vais vous présenter quelques instruments que j’utilise régulièrement au Club avec le public

DOBSON 254/1200 (GO-TO)
TOP : Gros diamètre très lumineux, prêt en 20 min, collimation stable, peu d’entretien.
FLOP : encombrement, Astrophotographie limitée en GOTO, impossible en Push to*. Filtre pour la Lune vivement conseillé (ou doliprane)

Newton 150/750 sur EQ3/2 GOTO
TOP : bonne Ouverture, tube lumineux, encombrement, opérationnel en 40 min pour le visuel
FLOP : Collimation rigoureuse, monture limite pour la Photo du Ciel Profond.

MAKSUTOV 127 sur EQ3/2 GOTO
TOP : super en planétaire/lunaire, compact, opérationnel en 40 min pour le visuel,collimation rare
FLOP : champ étroit, sensible à la buée, monture correcte pour Photo planétaire.

Ordre de prix: 

DOBSON de 254mm manuel, à partir de 550€
Newton 150/750 sur NEQ5 à partir de 620€
MAK 127 sur NEQ3-2, à partir de 575€
Lunette 127/1200 sur EQ5, à partir de 699€
Compter  60€ pour un bon oculaire WA  d'entrée de gamme

*Dobson en Push-To : mouvements à la main. On déplace le télescope sur les 2 axes avec une poignée et vise au Viseur + carte du ciel. Une version avec axes numérisées existe : un boitier assiste l’utilisateur en lui indiquant où pointer manuellement.

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